Réflexologie et tradition chinoise : Quand le début de la vie devient deuil…

Je m’appelle Stéphanie MATHIEU et je suis réflexologue pratiquant selon la Tradition chinoise, installée dans les Ardennes. Formée en maternité et réflexologie, j’ai la chance d’accompagner des femmes et des couples dans cette aventure. Porter et mettre au monde un enfant, quoi de plus beau ? Un moment qui comble les parents et leurs proches. Bien souvent mais pas obligatoirement. Parfois, l’imprévisibilité de la vie s’invite et nous rappelle que celle-ci n’obéit à aucune loi. Il y a les grossesses non désirées, les grossesses qui n’arrivent pas à leur terme ou pour lesquelles, du fait de raisons médicales graves, une fin est proposée.
Cette fin programmée se traduit en actes médicaux et un accouchement par voies naturelles. Savoir que l’on va mettre au monde un petit Être que l’énergie de Vie aura quitté.
Avant l’accouchement, il y aura eu cette décision à prendre : poursuivre ou non la grossesse. Quelle responsabilité quelle que soit la décision prise.
Mais là n’est pas le sujet. Cette décision n’appartient qu’à la mère et au père. Le sujet est quel accompagnement offrir à ces parents ayant vécu l’indicible : la perte d’un enfant.
La réflexologie selon la tradition chinoise permet cet accompagnement en intervenant sur le plan physiologique, psychique et énergétique. Car corps et esprit ne font qu’un, même si des mécanismes de défense se font jour pour éviter une trop grande souffrance.
Aujourd’hui, j’ai reçu une jeune mère qui, il y a un mois et quelques jours, vient de vivre cette épreuve terrible. Nous avions entamé un accompagnement à la maternité et effectué 2 séances déjà : la loge Bois et la loge Feu. Nous aurions dû nous revoir pour la loge Terre. Mais il n’en a pas été ainsi.
La séance d’aujourd’hui s’apparente à une séance post-partum en soutenant les processus hormonaux et énergétiques notamment. Mais surtout offrir à cette jeune mère un espace où exprimer ses émotions avec une écoute empreinte de chaleur. Colère, culpabilité, injustice et tristesse ont ainsi pu être dites.
Au-delà de la technique et du savoir-faire, c’est le savoir-être du réflexologue qui primera. Ne pas interpréter, ne pas transposer ses propres émotions, son propre vécu, être à l’écoute de l’autre tout en étant attentif à notre Hun (sphère des émotions) et notre Pô (sphère corporelle). Être proche tout en gardant une certaine distance et en apportant de la chaleur. C’est tout ce travail subtil, cette posture professionnelle, qui favorisera un accompagnement de qualité.

Stéphanie Mathieu